Hoax
Le terme anglais “hoax”, canular informatique en français, apparaît pour la première fois dans l’espace anglophone à la fin du 18e siècle. Il serait dérivé de la formule magique “Hocus Pocus”, signifiant “tromperie” ou “escroquerie”.
Depuis l’apparition des nouveaux médias, le terme fait son retour à travers le monde. Un hoax est une fausse information dont le but est d’être diffusée le plus rapidement et le plus largement possible. Grâce aux nouveaux médias, ces canulars sont envoyés tous les jours par e-mail, Messenger, SMS, MMS et notamment via les réseaux sociaux.
Certains hoax sont tellement sophistiqués qu’ils ont leur propre site Web. Parfois, il s’agit de simples rumeurs, d’autres fois de messages à transférer, de pétitions à signer et de faux jeux-concours. Le succès des hoax repose souvent sur l’exploitation des émotions humaines (compassion, peur, cupidité, sexe, curiosité). Les destins décrits dans les canulars sont librement inventés mais souvent accompagnés de photos pour les rendre plus crédibles.
Il existe d’innombrables exemples de hoax. Depuis 2012, la tendance d’une diffusion de liens et de contenus Web vers le plus grand nombre de personnes via les réseaux sociaux s’accélère. Pour cela, ils ne reculent pas devant des promesses vides :
“Ces 20 nouveaux Iphone ont été livrés sans film de protection et ne peuvent donc pas être vendus. Si vous publiez la photo sur votre mur, vous gagnerez peut-être l’un de ces nouveaux portables dans leur emballage d’origine.”
Bien qu’il s’agisse d’histoires absurdes, les hoax connaissent un franc succès. Nombreuses sont les personnes qui se laissent tenter par un (faux) jeux-concours ou qui brûlent d’envie de transférer des scoops sensationnels à leurs proches.
Un exemple de la longévité des hoax est celui des chatons bonsaï. En 2000, des étudiants du Massachusetts Institute of Technology font une plaisanterie en publiant un site Web consacré à l’élevage de chatons bonsaï. Ils prétendaient enfermer des chatons dans des bocaux en verre pendant plusieurs mois afin qu’ils prennent la forme du bocal. Même le FBI avait enquêté sur l’affaire, sans pour autant trouver des preuves de maltraitance d’animaux. Bien que la page s’est révélée être un canular peu après sa publication, de nombreux e-mails envoyés par des partisans des droits des animaux protestant contre la page des chatons bonsaï circulent encore aujourd’hui.
Les lettres-chaînes et autres messages invitant les destinataires à partager leur contenu sont eux aussi bien souvent des hoax. Ils doivent être envoyés le plus rapidement possible à un certain nombre d’amis,
- sous prétexte qu’un malheur va se produire (“Si tu n’envoies pas cet e-mail dans les 24 heures à 24 amis, un proche va mourir !!” – “Envoie ce message à 50 amis sinon tu subiras 7 ans de malheur en amour !” – “Je m’appelle Linda, je suis morte depuis 2 mois et si tu n’envoies pas cet e-mail à tous tes amis mon esprit te poursuivra pour toujours !!”)
- ou avec la promesse qu’un miracle se produira (“Si chaque personne qui reçoit ce message l’envoie à au moins 10 autres personnes, ce bébé malade bénéficiera de 100 000 euros pour subir une opération vitale !” – “Partage cette image jusqu’à dimanche avec au moins 20 amis et ces adorables chiots ne seront pas piqués” – “Pour chaque partage, Facebook renverse 1 euro à cet enfant affamé en Afrique”).
Ce qu’il faut savoir :
- contrairement aux spams, les canulars informatiques sont généralement envoyés par des personnes que l’on connaît.
- si un proche vous envoie une histoire qui ne le concerne pas, mais qui lui évoque un sentiment fort (p.ex. peur, compassion ou haine), vous pouvez être sûr qu’il s’agit d’un hoax.
Réfléchir avant de cliquer !
Les hoax ne correspondent pas à la vérité et ne devraient donc pas être transférés. Les destins décrits dans les messages sont librement inventés. Le mieux c’est de les ignorer et de les supprimer. Dans le meilleur des cas, les hoax servent à amuser les destinataires et à donner à son créateur la satisfaction d’avoir diffusé une rumeur à travers le monde. De telles histoires grotesques sont toutefois à prendre avec des pincettes : dans le pire des cas, leur but est d’attirer l’intérêt sur leur contenu qui, dans une deuxième phase, renvoie vers des logiciels malveillants.
Sans oublier que si l’histoire est librement inventée et qu’elle cite le nom de personnes connues ou de sociétés, il est question de diffamation.
Exemple : “Scandale ! La société XY mène des tests de produits sur des orphelins au Chili.”
Dans ce cas, l’image du protagoniste du hoax est salie ce qui peut lui porter un préjudice financier non négligeable. Toute personne qui participe à la diffusion d’un tel hoax risque d’être accusée de diffamation. Aussi, le canular informatique fait en sorte que nous prenons de moins en moins au sérieux les informations publiées sur Internet. Cette vague de fausses informations qui envahit tous les jours nos boîtes de réception et les réseaux sociaux fait que nous nous intéressions moins aux informations vraiment importantes.