Clearweb, Deep Web et Darknet

Affaires illégales et espaces protégés sur Internet

En comparant Internet à une ville avec rues, magasins et marchés, il devient vite évident que la plupart des achats, opérations et actions qui s’y effectuent sont publics. Les magasins proposent leurs articles à chacun et les lieux sont librement accessibles à tous. Il est possible d’y rencontrer des personnes et d’observer toute sorte de choses. Presque rien ne peut être dissimulé et l’on est protégé et par la même occasion, contrôlé par les autorités.

Clearweb

Sur Internet, ce domaine de la vie publique, généralement accessible librement, est appelé Clearweb. C’est dans cet espace que les internautes ordinaires naviguent pour consulter des sites Internet, envoyer des e-mails ou rechercher des informations via les moteurs de recherche. Il s’agit de l’espace public d’Internet, qui fait l’objet d’un contrôle et bien souvent d’une surveillance, auxquels presque rien n’échappe. Les internautes peuvent y faire valoir leurs droits et se référer à la loi, et bénéficient ainsi d’une protection.

Deep Web

En y regardant de plus près, on constate qu’une ville ne se limite pas à l’espace public. Ce qui se passe dans l’intimité des foyers est secret et difficilement accessible. Sur Internet, cet espace privé correspond au Deep Web. Il s’agit d’une zone inaccessible au public, protégée par des mots de passe et des restrictions d’accès. C’est notamment le cas des bases de données, des comptes de messagerie ou des accès aux services bancaires en ligne.

Darknet

Sous ces espaces privé et public, Internet présente encore un autre niveau. Il n’est pas visible de l’extérieur et il est impossible de savoir ce qui s’y passe, ni quelle est sa taille. Il s’agit de la zone souterraine d’Internet, du système de tunnels de la ville. Cette zone est appelée « Darknet ». Il s’agit d’un réseau privé sur lequel les internautes entrent en contact via leur ordinateur. Les structures utilisées ne sont pas officielles et il est très difficile d’y accéder : il est par ailleurs généralement nécessaire de disposer d’une invitation. Utiliser ce réseau permet de conserver son anonymat ; il est possible d’y effectuer des achats et d’échanger ou de partager des contenus à l’insu du public.

L’un des tunnels du système Darknet est le réseau Tor, auquel il n’est possible d’accéder qu’en ayant recours au navigateur Tor. « Le réseau Tor est un ” réseau en oignon “. Les paquets de données y sont superposés en couches afin qu’aucun point du réseau ne puisse identifier leur provenance ou leur destination », explique Christian Schuster, du Chaos Computer Club de Wiesbaden.

Le réseau « Tor » crypte les données grâce à son principe de « routage en oignon » : les informations sont superposées et acheminées de nœud en nœud. Chaque couche comporte uniquement l’information permettant aux données d’être transmises au nœud suivant et ce n’est qu’une fois que le destinataire final est atteint, qu’il devient possible de pénétrer à l’intérieur de « l’oignon de données » contenant l’information souhaitée. Il est donc extrêmement difficile d’attribuer un flux de données à un utilisateur défini et de tracer les mouvements au sein du réseau.

Est-il possible de se retrouver sur le Darknet par erreur ?

Il n’est pas possible d’accéder au Darknet avec un navigateur classique tel qu’Internet Explorer ou Mozilla Firefox : un logiciel spécifique est nécessaire. « Tor ne constitue que l’une des possibilités existantes », explique C. Schuster. L’accès à certains réseaux nécessite également, outre ce logiciel spécifique, une invitation émanant du réseau même.

Que propose le Darknet ?

Le Darknet permet d’accéder à des informations non censurées ainsi que de faire du commerce et d’effectuer des achats sans aucune restriction. L’anonymat du Darknet incite plus particulièrement à la criminalité : achat ou vente d’armes ou de substances illicites, ou encore commerce de données de cartes de crédit ou de faux papiers d’identité par exemple.

Toutefois, n’est pas criminelle toute personne faisant usage du Darknet. Cet espace constitue également un outil de communication permettant de faire entendre sa voix. Les lanceurs d’alertes ou les journalistes en particulier y ont la possibilité de s’exprimer ou de mener des recherches, car c’est là que la résistance aux régimes oppressifs peut s’organiser sans que soit menacée la sphère privée.

Source
Serviceportal „Silver Tipps – sicher online!“, un projet de l’université  Johannes Gutenberg à Mainz (JGU) und de la Fondation  MedienKompetenz Forum Südwest (MKFS): http://www.silver-tipps.de/von-illegalen-geschaeften-und-geschuetzten-bereichen-des-internets/